lundi 21 octobre 2013

Bilans en tous genres

Sécurité 
Sur la route, en Europe de l'Est, la sécurité est souvent limite lorsqu'il s'agit de se faire doubler. Le cycliste est quantité négligeable, qu'il n'est pas nécessaire de signaler avec un clignotant. La voiture d'en face anticipe le croisement à trois en serrant sa droite et tout le monde passe de front, situation terrifiante quand il s'agit d'un (ou deux) poids lourds qui n'estiment pas nécessaire de ralentir. Ces routes n'étaient pas autorisées aux cyclistes, mais ils sont tolérés vu l'état déplorable des autres routes.
Du côté des humains et contrairement aux prédictions de mauvais augure, à aucun moment je ne me suis sentie en situation de danger. Sauf à l'entrée d'un camping où un client s'est intéressé de près à mon statut de voyageuse solo. Il m'a suffi de quitter les lieux sous le premier prétexte (aller retirer du liquide) pour régler le problème. Et découvrir par la même occasion la merveilleuse "maison Romarin". Quand on voyage seul(e), il faut être vigilant à chaque instant pour ne pas se faire surprendre par une situation difficile à déchiffrer. Pas question donc de faire des étapes éreintantes, arriver en forme est impératif, ne serait-ce que pour ne pas accepter n'importe quel tarif d'hébergement (ce qui m'a plusieurs fois permis de négocier le prix affiché, même en sachant pertinemment que je n'irais pas plus loin).
Pas de vol, pas de viol... mais pas de camping sauvage non plus. Et quand je devais laisser l'attelage, c'était toujours avec un antivol et dans un endroit animé.

Voyage en solitaire vs voyage à plusieurs 
Voyager seule n'a pas été un choix de départ. Aussi, les deux semaines avec Marie-Rose et Nadine sont tombées à pic au tiers et aux deux-tiers du voyage pour me réhumaniser et surtout me donner l'occasion de rire des moments décourageants. Bâle et ses environs, avec Marie-Rose, ont été des épreuves, de même que les "pistes" de Hongrie, qu'il était bon de partager avec Nadine à coups de fous-rires et de bains chauds.
En revanche, le statut de solo offre l'avantage de favoriser les rencontres avec les autres voyageurs/campeurs ou clients. A deux, on a tendance à s'enfermer dans une bulle qui se suffit à elle-même. Seul, on est obligé d'aller vers l'autre.

Rencontres
Tous les prétextes sont bons pour nouer des amitiés sur la route quand on voyage seul.
Au camping de Montjean-sur-Loire, un jeune couple m'a interviewée pendant un long moment sur mon matériel, ma destination, mes conseils de voyage, malgré mes protestations de néophyte.
Avec Tom, sur la route de Beaugency, c'est notre remorque identique qui nous a rapprochés. L'attelage a d'ailleurs beaucoup attiré l'attention tout au long du voyage.
Avec Peter, Ilse et Lola, c'est la petite musique douce jouée à l'harmonica par Ilse qui attirait les voyageurs et favorisait les confidences.
Dirk, c'est l'explosion de mon armature de tente qui nous a amenés à sympathiser à Passau et à nous retrouver à Vienne.
Aigars le Letton roulait moins vite/comme moi ce jour-là parce qu'il était malade.
Avec Knut, c'est quand nous avons découvert que nous couvrions à peu près la même distance quotidienne, lui en rollers et moi avec l'attelage. De plus, les voyageurs de l'Eurovélo se faisaient rarissimes et il fallait se serrer les coudes.
Sans compter toutes les rencontres éphémères mais intenses.

Palmarès personnel
En France, toutes les régions de canaux, de Nevers à l'Alsace, le plus royal étant le canal de Briare. Pour leur verdure, leur sérénité à l'écart de la circulation, la vie des écluses. Et aussi parce qu'ils sont plats et qu'il est impossible de se tromper de route !
En Suisse, Stein-am-Rhein remporte la palme. Un bijou posé sur l'écrin du lac de Constance.
En Allemagne, c'est Passau pour sa situation au confluent de 3 fleuves, son relief, ses églises et son château, son atmosphère très villégiature.
En Autriche, la courbe de Schlögen, spectaculaire et en même temps si secrète et paisible.
En Slovaquie, Bratislava, avec son quartier historique tout pimpant.
En Hongrie, Budapest, gracieuse, colorée.
En Croatie, les cultures de céréales, fruitiers, vignes... et les gens au caractère méditerranéen !
En Serbie, les Portes de Fer, dont le nom n'a rien à voir avec la réalité à couper le souffle.
En Roumanie, le casino de Constanta.
Les journées étaient si chargées que je n'ai jamais fait de détour volontaire pour visiter un endroit/monument. Il ne s'agit donc pas d'un catalogue touristique, mais de ce que j'ai vu sur l'Eurovélo.

5 commentaires:

  1. J'aime bien que ton truc préféré de la Roumanie soit le casino et pas la mer Noire :)

    Alors ton prochain périple, ce sera en solitaire aussi ?

    Et la route du rideau de fer, c'est un itinéraire à vélo officiel, ou c'est une idée qui t'est venue comme ça ?

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  2. La Mer Noire était trop noire et le casino (désaffecté) était tout près de mon hôtel, c'est pour ça...
    J'aime toujours mieux voyager à deux, mais il faut bien se connaître et bien mettre les choses au point avant de partir.
    Le rideau de fer, c'est le futur Eurovélo 13 en préparation. C'est donc plus aventureux et surtout beaucoup plus long (9000 km de la mer de Barents à la mer noire). Au moins 6 mois si je veux m'attarder un peu !

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  3. Ce que gagne la vie en sureté elle le perd souvent en imprévu et joies violentes mais il faut bien raison garder (garder les pieds sur terre et ne pas perdre les pédales !)
    Merci à vous de votre carte postale "d'antan" typiquement roumaine tout comme le charme désuet du Casino de Constanta qui a connu ses heures de gloire mais rien de mieux depuis longtemps si on s'en réfère à l'architecture alentour ...

    Bien que beaucoup moins sportif j'ai une pensée pour vous en achevant mon séjour parisien au Café de Flore: haut lieu de "pèlerinage" et de rendez-vous pour sirènes !

    A bientôt dans l'attente de la dernière étape de montage de la "série" de vos pérégrinations à l'Est et... du prochain scénario ?

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  4. alors alors , le futur projet murit ??
    quel pays , quelle piste " cyclable " bien sur, où vas tu nous embarquer ??
    nous devons nous préparer nous aussi !!
    je pense que tu es noyée dans toutes tes innombrables photos à
    classer, à commenter, à choisir ,pour nous présenter " Eurovelo 6"
    comme " une grande ballade touristique "!
    bon TRI mimis

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    1. Ah, mes chères amies ! Vous ne pouvez imaginer la découverte que j'ai faite en finissant de vider mon sac de voyage : aucun petit sac contenant la première carte-mémoire de mon appareil photo, celle qui couvrait toute la France, avec ses interviews décalées, et le début de l'Allemagne ! Elle n'était pas dans les poches à fermeture éclair, elle s'est vraiment volatilisée. Et je ne sais pas comment combler ce vide, vide de photos et vide de ma mémoire aussi. Il ne me reste plus que le blog pour essayer de compenser tout ce néant dans ma présentation. Je suis bien marrie...
      Mais le travail sur les 600 photos restantes est commencé, avec un ami dont c'est le métier.

      Quant au prochain voyage, je m'interdis d'y penser avant que Noël soit passé. Mon cerveau ne résisterait pas à l'ébullition simultanée du passé et du futur ! Mais j'ai quand même un petit penchant pour la route 66, même si tout n'est pas faisable en vélo (quelques portions d'autoroutes). A étudier de près début 2014. Je vous tiens au courant.
      Grosses bises du soir.

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